Conservateur: Terenja van Dijk
Une ville est un spectacle permanent d'ombre et de lumière : les places publiques sont inondées de soleil, les maisons et les tours jettent des ombres toujours changeantes, les logements urbains sont en quête de lumière naturelle, une allègre batterie de projecteurs chasse la nuit, la lumière artificielle agresse notre biorythme, les coins obscurs de la ville se détournent des monuments copieusement illuminés… La lumière et l'obscurité déterminent la vie en ville. C'est le point de départ de « La ville en lumière », l'exposition fascinante ouvrant la série que le nouveau STAM consacre à la vie urbaine.
Comment un non-voyant vit-il la ville ? C'est par cette question, passionnante pour ceux qui voient, que s'ouvre cette exposition du STAM. Nous y examinons l'effet de la lumière et de son absence sur le développement de la ville et de la vie urbaine. Remontons à l'époque préindustrielle, lorsque la vie était rythmée par l'alternance du jour et de la nuit. Mais était-ce réellement le cas ? Comment la lumière et l'obscurité régissaient-elles les actions des individus? L'apparition de la lumière artificielle au XIXe siècle a tout chamboulé ; on allait jusqu'à affirmer que « la nuit s'est transformée en plein jour ». L'existence humaine a profondément changé dans tous ses aspects. Tant la vie économique et professionnelle que sociale – et même notre façon de gérer le sommeil- s'en est trouvé affectée.
L'exposition présente ce récit à travers des documents et journaux intimes, modèles réduits, tableaux, photos et installations. Le cadre est exceptionnel, puisqu'il s'agit de l'ancienne abbaye de la Bijloke. C'est aussi l'occasion d'établir un lien avec le reste du monde : une installation vidéo relie la ville de Gand pendant vingt-quatre heures à de nombreuses autres villes situées dans différents fuseaux horaires, par le biais de « City One Minutes », un programme de films d'une minute par ville.
L'urbanisme et l'architecture résidentielle évoluent-ils vers un recours plus appuyé à la lumière ? Le modernisme a-t-il inventé l'habitat « lumineux » ? L'exposition présente quelques lieux et bâtiments soigneusement choisis. À l'aide de modèles réduits jumeaux et d'un simulateur de soleil, elle examine comment sont éclairés des édifices marquants à différents moments de la journée.
Le parcours prend fin à l'ancienne église de l'abbaye, un lieu idéal pour évoquer la fonction symbolique de la lumière. C'est là que la superbe collection de vitraux du STAM brille de tout son éclat. Nous vous y montrons comment la lumière et la propagande, mais aussi la foi et la lumière sont indissociablement liées, ou encore comment une ville fait la fête et se fait valoir en baignant dans la lumière…
Touchez, s'il vous plaît ! Un parcours ludique à travers toutes les salles du musée. Dans la peau de marchands, d'artisans, d'architectes et de visiteurs en city trip, les enfants contribuent à créer la ville.
Après dix ans d'existence, il était temps en 2020 d'une cure de jouvence pour notre exposition permanente. Flânez de nouveau à travers « Le récit de Gand », depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours. Voyez et sentez la ville grandir et se modifier. Bien entendu, une nouvelle version de notre photo aérienne – toujours aussi gigantesque – est également au rendez-vous.
Des siècles durant, l’entrée dans les villes s’est faite via des portes monumentales. Leurs emplacements sont aujourd’hui occupés par des quartiers dynamiques et colorés. Que s’est-il passé au cours des deux derniers siècles? Comment la ville s’est-elle remodelée et redessinée à ces endroits ?