1789 fut une année agitée, et pas uniquement en France. Dans les Pays-Bas autrichiens aussi, des troubles éclatèrent. Une révolte contre la volonté de réforme de l’empereur Joseph II mena à la Révolution brabançonne. Les insurgés (patriotes) rassemblèrent une armée sous la direction du général Vander Mersch et lancèrent leur attaque contre les troupes impériales.
Les combats, d’abord localisés dans le duché de Brabant, s’étendirent ensuite au comté de Flandre, et plus particulièrement à sa plus grande ville. Pendant les « quatre journées de Gand » (13-16 novembre 1789), les patriotes prirent la ville et chassèrent la garnison impériale.
Les affrontements et escarmouches causèrent d’importants dégâts et firent des dizaines de morts. Jacques Trachez (1746-1820) réalisa plusieurs gravures représentant les ruines. Cette plaque de cuivre de la collection du STAM illustre les destructions entre le ‘Pasbrug’ et le ‘Sint-Jorisbrug’.
À Paris, le STAM a pu acquérir un sabre d’un officier de cavalerie patriote de cette période. Un sabre similaire fait partie de la collection du Musée royal de l’Armée à Bruxelles. Les deux pièces portent la signature de Michiel Joannes Van Montagu (1757-1832). Originaire de Termonde, ce coutelier s’était installé à Gand quelques années plus tôt, où il avait ouvert un atelier dans la Donkersteeg.
Une acquisition précédente, datant de 2021, met en lumière un autre aspect de sa production. Il s’agit d’un ensemble de couteaux de table datant de 1788. Pour leur fabrication, Van Montagu collabora avec le célèbre orfèvre gantois Joannes Baptist Macharius Paulus (1730-après 1791), dont l’atelier se trouvait dans la maison ‘De Zwaan’, dans la Korte Munt, à proximité de la résidence de Van Montagu. Van Montagu réalisa les lames en acier, tandis que Paulus fabriqua les sobres manches en argent.
